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Critique de “Coup de Chance”: l’habituel de Woody Allen avec une touche française

“Coup de Chance”, le dernier en date de Woody Allen, ressemble et se joue à beaucoup de ses films récents, mais en mieux ; ça leur ressemble aussi, sauf que c’est en français. Se déroulant entièrement en France, il met en scène des narcissiques aisés et loquaces qui s’entourent dans une histoire comique et dramatique qui aborde des inquiétudes existentielles et se replie sur des observations légèrement jaunâtres sur la vie. Il y a du joli monde et de belles maisons, des vies refoulées et des désirs déchaînés, comme d’habitude. Comme c’est souvent le cas dans les films d’Allen, il y a aussi un acte d’infidélité, qui présente un dilemme, voire particulièrement tortueux. Les blagues sont assez discrètes ; certains sont drôles.

Agréable surprise, le film est centré sur une femme, Fanny Fournier (Lou de Laâge), qui ne m’a pas fait grincer des dents une seule fois. Elle est à la fois intelligente et attirante, pour commencer, quelque part dans la trentaine et sur son deuxième mari, Jean (Melvil Poupaud). Elle vit à Paris, travaille dans une galerie de vente aux enchères et semble s’intéresser au monde. Sa vie a une texture et peut-être un sens, même si c’est une bulle haut-bourgeoise. Il y a un sac Birkin à son bras lorsque vous la rencontrez, ainsi qu’une femme de ménage pour aller chercher des boissons et un chauffeur pour les amener avec Jean à leur maison de campagne, une de ces retraites tranquillement chères que la plupart d’entre nous lisent en attendant de recevoir notre la Coupe de cheveux.

Dans certaines histoires, les rêves sont censés être brisés et des bulles éclatent. C’est ainsi qu’un jour Fanny rencontre un ancien camarade de classe, Alain (Niels Schneider), un charmeur au regard perçant et à la couronne angélique de cheveux ébouriffés faite pour de tendres caresses. Ils échangent des sourires et des plaisanteries – elle lui répète également son nom de femme mariée – et envisagent de déjeuner. La vie semble reprendre normalement pour Fanny, mais la rencontre avec Alain perturbe quelque chose dans l’air, comme s’il y avait une baisse de pression atmosphérique. Ce soir-là, lorsqu’elle se rend à une soirée avec Jean, un type très tendu, plein d’argent et de mystère, elle semble agitée, presque inquiète.

Par la suite, tout se met rapidement en place. Fanny et Alain déjeunent, puis un autre, et bientôt ils se couchent dans son mansarde de conte de fées. L’affaire la bouleverse, mais si Laâge laisse voir que le pouls de son personnage s’est accéléré et que ses yeux semblent plus brillants, ce que la liaison a remué dans l’âme de Fanny n’intéresse pas Allen. Il n’y a pas de plans des amants allongés, ivres de sexe, dans leur lit, enlacés dans les bras l’un de l’autre ; seule la lumière ambrée de la cinématographie de Vittorio Storaro suggère qu’il y a de la chaleur dans la pièce. Et quand Fanny dit à une amie que cette liaison l’excite, il faut la croire sur parole.

« Coup de Chance » est plus esquissé que détaillé de manière satisfaisante. La plupart des personnages sont des types, et malgré une certaine couleur locale, l’histoire pourrait tout aussi bien se dérouler à New York, mais elle est amusante, techniquement compétente et ressemble à un film réalisé par des professionnels (ce qui n’est pas rien à l’ère du streaming). L’ambiance et le ton restent toujours légers, même si Allen accumule des détails taquins et inquiétants, y compris une mort mystérieuse qui plane en arrière-plan, ainsi que des voyous et des détectives privés qui se cachent sur la touche. Il introduit également un personnage formidable avec la mère de Fanny, Camille (la précieuse Valérie Lemercier), dont la visite opportune avec sa fille mène aux moments les plus forts et les plus drôles du film.

Peu de temps après « Coup de Chance », il devient clair qu’Allen ne s’intéresse pas beaucoup à cette affaire en tant qu’expérience humaine, profonde ou non ; il se concentre sur ses retombées et la cascade d’événements dramatiques qui s’ensuivent après que Jean commence à soupçonner Fanny. Une fois qu’il le fait, le centre de gravité de l’histoire se dirige de plus en plus vers lui. Ce n’est pas un changement heureux, du moins au début, en partie parce que Fanny est plus attirante que Jean. À ce stade, Allen a semé l’histoire avec des détails suggestifs sur le couple : elle craint que leurs amis la voient comme une épouse trophée (c’est le cas), tandis que l’attention de Jean semble contrôlante, parfois effrayante.

Si vos sympathies restent pour Fanny, c’est en partie parce que le naturalisme non forcé de Laâge vous attire vers son personnage tandis que la caricature exagérée, parfois limite, de Poupaud peut être presque agressivement rebutante. Poupaud peut être un acteur subtilement expressif, donc l’ampleur de sa performance se lit initialement comme une erreur, comme si lui – comme tant d’acteurs d’Allen – avait dû découvrir le personnage par lui-même et était allé dans la mauvaise direction. Que ce soit ainsi que les choses se soient déroulées, l’effet net sert l’histoire et le point de vue d’Allen sur les affaires humaines du cœur et de la conscience. « Les gens transportent leurs péchés », comme le dit quelqu’un dans « Crimes and Misdemeanors », l’un des plus grands films d’Allen. “Ça passe, avec le temps, tout s’efface.”

Coup de chance
Classé PG-13 pour la violence armée. En français, sous-titré. Durée : 1 heure 33 minutes. Dans les théâtres.

Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.nytimes.com/2024/04/04/movies/coup-de-chance-review-woody-allen.html?rand=21388

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